Le moniteur

Profil de personnalité sensorielle

1. Sa vocation

Votre stratégie d’intuition est de la famille dite des « techniciens », des « ingénieurs », de ceux qui fabriquent des objets qui augmentent la puissance du travail humain à commencer par ceux qui ont eu la capacité de faire des silex taillés jusqu’aux fabricants de voitures ou d’ordinateurs.

Quand on est comme ça, depuis sa plus tendre enfance, on vit comme si on était iron man, dans un engin de sciences fiction, observant le monde par les hublots.

Le regard sur ses éducateurs, comme sur tout ce qui l’entoure, est froid, critique et distant. On est curieux de la logique de leur fonctionnement, on veut comprendre comment ça fonctionne, mais on se tient à l’abri des affects qui perturbent trop le paysage. D’autre part, plus que pour d’autres, on n’aime pas apprendre sans passer par la fabrication et la technique nécessaire. Vive les modèles réduits qui fonctionnent pour ce genre d’individu stratégique !

Pour lui la pédagogie c’est du jeu et de la répétition avec mise en pratique immédiate.

Cela donne une enfance dotée d’une distance intérieure, observatrice du monde et de ses lois, de ses transformations et de ses mécanismes mystérieux. Le stratège technique entre en résonance parfaite avec le mécanique inscrit dans le vivant et s’amuse instinctivement à le reproduire. La question de l’ingénieur-technicien est de trouver comment le faire en mieux, en plus simple, plus puissant ?
C’est d’ailleurs à cette question qu’il s’éveille et s’éduque, soit en direct, soit par l’imagination, soit par des dessins, soit par des livres qui lui donnent les outils pour rêver. Jules Vernes lui offre une matière exceptionnelle notamment avec son Capitaine Némo dans 20 000 lieues sous les mers. Star Trek  ou Doctor Who lui présentent ses idoles modernes. 

La stratégie d’intuition de l’ingénieur-technicien l’attire et le sépare de la nature puisqu’il en cherche le mécanique et veut la changer. La nature est un objet d’observation et une matière à transformer. Il la domine, la voit comme une matière première. Il se sent extérieur à la nature dont pourtant il est l’aimable représentant !

 

Il voit la pointe de flèche ou la hache se dessiner dans un éclat de silex, un manche de pioche dans un bout de bois, et d’abstraction en abstraction, il voit l’objet dans la matière, le nombre dans une quantité.

Nous avons déjà évoqué la capacité du technicien de vivre la mécanique du vivant dans son corps. Il peut ainsi créer de nouveaux dispositifs qu’il éprouve par le corps dans ses expériences de pensée, de les ressentir en lui-même avant de les réaliser.

 

Les maîtres mots de l ‘ingénieur-technicien sont donc observation, concentration, action constante, éventuellement action répétitive utilisant des moyens mécaniques, numériques ou rationnels, le tout pour fabriquer un monde meilleur.

 

Pour grandir et se développer, le technicien a besoin de beaucoup d’énergie pour dominer son environnement et le transformer selon ses souhaits, le mettre au service de ses buts. Le technicien ne se réalise que s’il trouve cette énergie stable et structurée dans son environnement et ce n’est pas souvent le cas dans la réalité. C’est pourquoi il n’est pas rare de le voir se construire un monde à lui, dans sa tête ou sur terre, dans les airs, sur la mer ou mieux, sous la mer ou dans l’espace, isolé du monde naturel propre à l’espèce. Au moins, ce monde est soumis à des lois qui lui rendent les choses prévisibles.


L’ingénieur-technicien pense que “aller sur la lune ou sur Mars est peut-être une folie mais c’est une folie nécessaire : c’est peut-être ainsi qu’on sauvera l’humanité.” Il croit au “progrès” qu’on appelle maintenant “innovation”. De plus, il pense qu’il faut se méfier de la nature parce qu’elle est imprévisible, instable et parfois terrible. Comme Pompéi a été détruite en un jour, la terre pourrait subir le même sort, victime d’un astéroïde. Le prévoir et contrer ces menaces, empêcher et réparer les désastres naturels éventuels fait partie de la raison d’être du technicien. Seul un technicien comprend ces inquiétudes.

 

Dans la vie quotidienne, l’ingénieur-technicien rend l’homme des milliers de fois plus fort grâce à des outils de plus en plus puissants et normalisés. Il a le génie de la transformation des énergies à son profit. Quand il travaille son corps, il le transforme en mécanique impressionnante, défiant la gravitation universelle et le temps, défiant parfois la vie elle-même. Attention cependant dit le sage “à force de vouloir faire du vivant une mécanique, on en fait une caricature et on le perd. Le vivant n’est pas fait pour servir les volontés humaines.” N’est-ce pas le défaut de notre civilisation industrielle et transhumaniste d’idolâtrer l’utile à court terme au risque de détruire ou abandonner tout le reste ?

 

L’ingénieur-technicien s’entraîne sans cesse dans la pratique de ses outils quotidiens. Il aime l’expérience, la pratique régulière, qu’elle soit physique ou intellectuelle. Il ne peut s’empêcher d’automatiser le parcours de son stylo qui pirouette au bout de ses doigts quand il réfléchit. Il aime la puissance des automatismes qui réalisent les effets voulus sans effort. Il rêve d’être le personnage d’Iron Man pour pouvoir voler dans les airs, se transférer d’un lieu à l’autre, ou d’une époque à une autre, circuler librement dans le milieu marin ou dans l’espace. Il voudrait inventer des machines qui défient les lois de la thermodynamique, des machines à remonter le temps ou à se transférer dans l’espace.

 

Ainsi arrivé à maturité, dans le monde réel quotidien, il standardise, normalise, démultiplie, reproduit, documente et s’entoure d’objets techniques ou intellectuels. Il aime la mécanique parce qu’il la comprend et le monde moderne ne lui fait pas peur. Et si seulement chacun jouait le jeu d’inventer ce nouveau monde que tout le monde attend, ne serait-ce pas mieux ?

Tous les métiers où il faut mécaniser l’action, trouver des algorithmes, développer un monde isolé et protégé, lui conviennent parfaitement. En entreprise, c’est par définition l’homme de la Qualité, de la sécurité, de la protection, de la précaution, de la production puisque, par nature, il est fait pour suivre et défendre la parfaite récurrence des processus. Dans le domaine du droit, du service, de la pédagogie ou de l’administration, il est toujours le garant et le leader engagé de l’application des formats voulus par l’institution. Si juger c’est faire appliquer des lois et des règles, il fait un excellent juge. Si enseigner c’est répéter sans se lasser, c’est par essence un excellent pédagogue !


En cas de stress très important, face à un accident ou une attaque, un technicien éprouvé est rarement pris au dépourvu. Il a souvent l’avantage d’avoir déjà imaginé, prévu, testé des dispositifs pour faire face à ces problèmes. Le déroulement des actions à mener est documenté et classé. Il fait confiance à ses dispositifs, ses systèmes de protection, de détection, ses camouflages, sa puissance de feu ou de fuite, ou plus trivialement, il sort ses procédures et les applique à la lettre avec un sang-froid étonnant. Il faut dire qu’il s’y était entraîné, dans sa tête ou en réel, auparavant. L’avion de la compagnie américaine US Airways, piloté par Chesley Sullenberger et son copilote Jeffrey Skiles, percute une compagnie de bernaches du Canada le 15 janvier 2019, moteurs arrêtés il se pose sur l’Hudson. Un miracle ? Non, le sang froid et le suivi strict des procédures du pilote qui était heureusement un ingénieur-technicien très éprouvé ! “Dans mon métier on apprend à tout anticiper” dira-t-il.


Par contre devant une situation où les paramètres sont faussés ou incohérent, il reste désemparé et encaisse sans broncher en attendant que l’orage passe, scotché à ses procédures, enregistrant l’expérience malheureuse dans ses moindres détails ; c’est le crash de l’Airbus Rio-Paris de 2009 suite à une défaillance technique des outils de mesures. S’il s’en sort, en revanche, au prochain coup du même genre, soyez sûrs qu’on ne l’y reprendra plus !

 

Pour que cette anticipation fonctionne, il faut donc enregistrer des données et savoir les interpréter. D’où la création par les stratèges technicien, dès l’aube de l’humanité de dispositifs d’enregistrement, l’invention des nombres, puis de l’écriture. Aujourd’hui Big Data et Intelligence Artificielle sont de plus en plus présents dans toutes nos transactions. Bravo aux techniques, mais attention en multipliant ces systèmes d’ingénierie mentale on risque de réduire nos capacités humaines de raisonnement, de mémoire et de prévision. Le GPS nous rend mou du neurone. En tous cas les ingénieurs-techniciens qui sont le bras armé de cette évolution ont une responsabilité essentielle dans cette évolution. Le défi qui leur est adressé est véritablement colossal.

En résumé, l’ingénieur-technicien est le type idéal pour documenter, créer et entretenir des mémoires, méthodes et objets pour mieux observer, prévenir, outiller, enseigner et en général transformer l’énergie et la mettre au service de l’homme.

 

Parmi ses animaux totem citons l’abeille, le chien berger, le cheval et l’éléphant. Et le vôtre ?

2. Sa fonction sociale

L’enfance

Vous avez l’intuition sociale dite du « coordinateur ». Dès son plus jeune âge, le coordinateur est un enfant éminemment sociable mais qui sait ce qu’il veut. Il aime se donner totalement aux autres mais il est malheureux si cette envie n’est pas partagée ce qui peut le rendre dépendant des autres, de leur présence. Il apporte à ses proches tout ce qu’il sait faire, sans compter, et cherche ce qui est bon pour eux afin d’y contribuer mais à une condition : il faut respecter ses valeurs, faire confiance à sa stratégie.

Même enfant, il est viscéralement attaché au respect des valeurs de base qui sont les siennes et une trahison sur ce point peut le transformer en victime ou en révolté agressif hystérique. Il ne cherche pas à prendre la place centrale dans un groupe ou dans une famille mais il peut l’assumer pour lutter contre ceux qui l’ont trahi.

Dans sa famille, avec la restriction apportée précédemment, il s’entend bien avec chacun et il devrait faire le bonheur de ses éducateurs. Facile d’abord, d’une convivialité accueillante, il plaît par sa qualité d’écoute, sa façon de se mettre à l’unisson des émotions des autres et son intérêt pour leur sort. Comme il n’est pas avare de partager ses projets, il peut être un bon meneur.

Pour le choix de ses études et de son environnement social, il faut tenir compte de sa vocation : donner de l’enthousiasme pour servir un noble but, qu’il le fasse en tant qu’acteur, animateur, moniteur, entraîneur, capitaine d’équipe ou chef de projet.

Pour son éducation, ne pas trahir sa confiance ! Dans un environnement malsain ou avec des éducateurs maladroits, indifférents ou nocifs, il peut inverser toutes ses qualités et perdre tout espoir de se réaliser.

Confiance devient méfiance, innocence devient culpabilité, enthousiasme, déprime. Ce comportement opposé à sa vraie nature pourrait perturber plus tard le bon déroulement de sa vie sociale, familiale et amoureuse en faisant fuir ceux à qui il voudrait tant donner, à commencer par ceux qu’il aime le plus : “ses enfants”.

La vocation

Arrivé à maturité, le coordinateur est fait pour être acteur et animateur de changement, un technicien de la coopération, un meneur associatif, un fédérateur apprécié pour conduire une équipe sous le drapeau des mêmes valeurs, du même rêve, d’une même cause.

Sa fonction sociale est de réunir et de créer du dévouement et de la confiance mutuelle entre les membres de son équipe. Il a le don pour faire converger les efforts de chacun vers le but qu’il défend en développant la curiosité mutuelle comme la plus grande des qualités.

Voir loin, faire converger les énergies vers le même but, sécuriser le périmètre d’action c’est parfait, mais faut-il encore s’assurer de la faisabilité collective du projet dans la durée et cela dépend beaucoup des relations établies. Il doit créer des plateformes où l’interopérabilité est facile. Pour cela il aime créer des systèmes de correction et de rectification en cas d’erreur ou de déviation. Cela donne de la robustesse à ses projets parfois rocambolesques.

Le coordinateur n’aime pas les frottements sociaux et son instinct le fait sous-estimer la résistance au changement de ses proches. Son simple regard traverse vos résistances et vous pénètre le cœur. Cette innocence lui donne sa curiosité pour les autres, son enthousiasme, sa force de pénétration et de transformation. Il procède sur la durée par imprégnation constante, répétition, petites touches, et réussit souvent en douceur là où les autres échouent par la force.

Le coordinateur sait, peut-être mieux qu’un autre, qu’une bonne idée peut être catastrophique si elle n’est pas intégrée par tous et portée par chacun. Son plus grand désir est que chacun croit à ses valeurs et aux buts qu’il porte en lui. Son défaut est de beaucoup pardonner pourvu que ce désir soit respecté. 

De toute façon, pour le coordinateur, le manque de confiance, le refus d’entraide, un non-respect de ses engagements pour la cause commune, font partie des trahisons tellement graves qu’il lui est difficile de l’imaginer. C’est pourquoi le risque du coordinateur est de se construire une bulle où cet enfer n’existe pas et quand cette bulle explose, nous verrons plus tard à quel point cela peut être catastrophique. Placé devant les faits, Alceste du misanthrope de Molière, continue à nier.

Quand tout se passe bien ou se répare bien, que son projet est adopté, ce sera un bonheur pour tous de le voir répandre la vraie sagesse qui est le savoir faire ensemble. Il mobilise dans l’harmonie, associe de façon souple et créative des rôles très différents. Il a la même considération et la même attention pour chacun, du gardien de parking au dirigeant et cela peut créer des groupes très enthousiastes et performants. A ses yeux, tous les acteurs sont dignes d’importance, jusqu’au plus petit maillon de la chaîne.

Toute sa vie, il reste proche des enfants avec qui il nourrit une relation de complicité et ce sera pour eux le parent rêvé parce qu’il n’impose pas ou y répugne. Il motive, il montre l’exemple et donne beaucoup de sa personne. Il répugne à utiliser son pouvoir hiérarchique ou son autorité parentale pour contraindre, trancher, sanctionner ; il persuade, stimule, explique, corrige et surtout il forme. Leader ou éducateur associatif plus que contractuel, il montre comment faire en espérant que d’autres en feront autant.

Grâce à sa vision des processus et de leur déploiement dans le temps, il veille à la meilleure utilisation possible des moyens en les répartissant en fonction des besoins de chacun. Il crée ainsi un esprit d’équipe et du partenariat sur des bases concrètes. Son mode de gouvernance favori vise à rassembler les opinions de chacun pour les mettre au service du collectif.

Nous comprenons qu’il est pénible pour un tel leader de sanctionner un mauvais résultat, ou une faute. Quand il doit le faire cependant, c’est qu’il en est contraint et forcé, pour respecter le mandat de son organisation ou parce que les valeurs du groupe sont salies.

N’étant pas du tout dans la rivalité de territoire, deux chefs coordinateurs peuvent cohabiter sur les mêmes terrains, bien plus, ils aiment s’entraider, s’observer et se refiler les bons tuyaux, ils peuvent même travailler pour deux chefs différents et les faire coopérer en jouant les interfaces, s’ils servent les mêmes valeurs et que le cadre est clair. Ce sont des partenaires fiables et dévoués dans l’action.

En résumé, sans parti pris pour une fonction ou pour une autre, une structure ou une autre, une chapelle ou une autre, pourvu qu’elles soient utiles et correspondent à ses valeurs, c’est le meneur idéal pour servir une cause, un passeur d’enthousiasme, le moniteur pour une pédagogie de groupe, acteur du changement, chef de réseau, fédérateur associatif au service d’une grande cause ou même d’un grand rêve impossible porteur d’espoir et de transformation.

Gérard Philippe, 1922-1959, un des plus grands acteurs français est l’exemple modèle du “coordinateur”, rassembleur, “passeur d’enthousiasme.” PHAMC-AR

En résumé, sans parti pris pour une fonction ou pour une autre, une structure ou une autre, une chapelle ou une autre, pourvu qu’elles soient utiles et correspondent à ses valeurs, c’est le meneur idéal pour servir une cause, un passeur d’enthousiasme, le moniteur pour une pédagogie de groupe, acteur du changement, chef de réseau, fédérateur associatif au service d’une grande cause ou même d’un grand rêve impossible porteur d’espoir et de transformation.

Gérard Philippe, 1922-1959, un des plus grands acteurs français est l’exemple modèle du “coordinateur”, rassembleur, “passeur d’enthousiasme.” PHAMC-AR

3. Sa production, son œuvre

La jeunesse

Vous avez l’intuition identitaire dite du « pédagogue »

Le premier mot qui vient pour ce profil identitaire c’est : bon élève. Pourquoi ? Dès sa prime jeunesse, l’entraîneur a la capacité de comprendre et d’intégrer tous les modèles qu’on lui propose sans jugement critique pour en essayer la pratique, d’en faire l’expérience et tester si cela lui convient. Cela rend sa jeunesse plus facile que pour d’autres pourvu que le milieu lui propose de bons modèles. De toute façon, comme il a le pouvoir d’en changer après les avoir essayés, il ne faut jamais désespérer pour l’avenir de cet enfant qui pourra toujours en adopter d’autres à n’importe quel âge. Cela fait partie de son parcours nécessaire.

Cette phase éducative est facile pour lui et pour ses éducateurs et ceci d’autant plus que familialement, il va se mettre en mimétisme “d’adoption” avec l’autorité – qu’elle soit maternelle, paternelle ou scolaire et que dès la puberté ce mimétisme d’adoption va s’exacerber, protégeant ainsi son adolescence d’expériences dangereuses.

Le danger est plutôt la psychologisation affective et la dépendance sous-terraine avec cette autorité qui peut lui donner une fausse sécurité fondée sur des stratégies non conscientes et le pousser vers des mondes idéalisés merveilleux qui n’existeront que dans sa tête.

Alors, sûr de lui mais pour de mauvaises raisons, il peut devenir un véritable petit chef de bande, centré sur sa personne et son mode de fonctionnement, capricieux, irritable et parfois ayant des accès tantôt  “parano”, tantôt étrangement soumis vis-à-vis de ceux qui gagnent sa confiance. Il passe alors facilement de l’excitation enfantine à la déprime la plus romantique.

Dans tout ce qu’il entreprend, ce qui frappe c’est sa capacité de concentration, d’application dans la mise en pratique et de mémorisation exercées systématiquement sur toutes ses expériences. S’il choisit l’école comme terrain de jeux, sa réussite scolaire est assurée. Il adopte le modèle prof et en tire autant de copies qu’il le faut pour obtenir les résultats voulus. Il peut exercer alors son aura sur les élèves et devenir délégué de classe s’intégrant ainsi parfaitement au système.

S’il choisit le modèle “école buissonnière », le modèle sportif ou autre, il construira alors son monde ailleurs avec la même ténacité qu’il faudra avoir le courage de soutenir ou de remplacer.

 

La vocation

Ses capacités de modélisation étant considérables, ce profil a une force de résilience particulièrement élevée et ses réussites comme ses échecs deviennent son trésor le plus considérable. Celui qui l’incarne peut ainsi enrichir son autorité de pédagogue, de leader associatif, et surtout d’expert dans son domaine.

Il montre et démontre méthodiquement comment suivre les lois et les règles de son métier; il tend ainsi à professionnaliser chacun en s’impliquant dans la relation; il stimule la conscience professionnelle, corrige les erreurs, valorise les bons élèves. Il cherche à les faire coopérer dans un bon climat; il stimule, inspire et canalise les volontés au service de la « cause » qu’il défend. C’est un bon entraîneur : démonstratif et affirmatif, il encourage, coach chacun de ses hommes et se bat avec eux, au coude à coude, sur le terrain, en adoptant un rythme rapide et décontracté.

Il craint seulement l’indifférence et les indifférents qui le laissent démuni et pantois. Expliquer, manier les mots, la conviction, l’exemple, tout ça il sait le faire mais voir et tirer les conclusions nécessaires vis à vis de quelqu’un qui, dans le fond, s’en fout, ça il ne sait pas faire du tout ! Il se bat avant tout pour que les autres avancent. Avec lui, pas de problème sot de rivalité : tout doit se faire au mérite et à égalité de chance. Le pédagogue adore le travail d’équipe.

En entreprise, ou dans une institution organisée, pour progresser, il devrait rendre compte davantage de ses initiatives et avec plus de transparence mais bizarrement il n’aime pas ce type de contrainte et se trouve mal à l’aise dans la gestion de ces « détails hiérarchiques », il le fait avec des trous dans la raquette, de manière scolaire, trop scolaire parce que paradoxalement il a un fort besoin d’être reconnu et adoubé par son autorité de tutelle ; son dilemme est qu’il lui faut espace et liberté pour bouger, rencontrer, vivre de nombreuses expériences avec les uns et les autres au même temps qu’il lui faut une autorité de référence incontestable… qui ne le bride pas ! Compliqué. Voilà ce qu’en dit Pierre Curie, prix Nobel de Chimie avec sa femme Marie : “Nous sommes tous esclaves de nos affections, esclaves des préjugés de ceux que nous aimons”. 

C’est grâce à l’insistance de Pierre près de la fondation Nobel que Marie partage avec lui le prix Nobel de physique en 1903. Les femmes n’avaient pas droit aux honneurs scientifiques.

Tous les métiers à “modèles intégrés” pour exécution ou retransmission vont lui réussir. Il aura le choix entre l’informatique, les sciences, la gestion, le droit, l’administration, le professorat mais aussi le sport, la musique et tous les arts où l’entraînement, la concentration, la répétition et la mémorisation jouent un rôle important.

4. Ses atouts pour réussir

Introduction aux fonctions décisionnelles de moyens

La mise en tension qui se crée entre notre intelligence émotionnelle et notre intelligence mentale est libérée par des décisions du type : quel est le meilleur moyen pour agir ? En ai-je la compétence ? Si non, comment faire ? Étant du type “Communicant” vous allez privilégier, au risque de vous tromper, toutes les techniques possibles de communication pour co-construire et partager plutôt que de prendre la main et d’imposer votre façon de faire (type conquérant), de maintenir le cap en louvoyant habilement (type gestionnaire) ou de vous mettre à créer une nouvelle façon de faire en partant de zéro (type innovateur). Posez-vous bien la question : suis-je le mieux placé pour le faire moi-même ou dois-je trouver dans mes réseaux qui peut le faire à ma place ? C’est tout l’intérêt du travail sur les 5 intelligences de valider si votre système décisionnel correspond bien à la situation. 

 

Les intuitions dite du type Communicant sont les intuitions qui existent entre l’intelligence émotionnelle Oméga dite “L’Artiste” et l’intelligence mentale Alpha dite “Messager”.

Mon intention, ma pulsion de production, et ce qu’il faut pour la réaliser, il faut que je trouve le chemin, les étapes, les outils, les ressources – hommes et matériel, pour aboutir à la fabrication de mon projet. La prise de décision commence par boucler sur le terrain de mon action ce dont je dispose et ce qu’il faut changer, amender, améliorer.

Les responsabilités naturelles du Communicant

Le terme communicateur, tel que nous le connaissons aujourd’hui, est relativement nouveau. Il vient du latin communicare, qui signifie « partager » ou « avoir en commun ». Le mot est utilisé en anglais depuis le XVIe siècle.

Le mot commune, qui fait partie de la langue anglaise depuis encore plus longtemps, est lié à la même racine. Sa première utilisation était comme un nom signifiant «une communauté vivant ensemble», mais au début du 19e siècle, il était devenu un adjectif qui décrivait des choses partagées ou communes.

Il est intéressant de noter que l’étymologie de ce mot reflète sa polysémie (les sens multiples des mots) et explique pourquoi il existe tant de théories sur la communication – inspirées des mathématiques, de la philosophie, de la linguistique, de la sociologie et de l’anthropologie – qui se sont succédé au fil du temps.

Le parti pris du Communicant est de partager avec les autres des informations puis de les synthétiser en vue d’une action précise. Le premier mouvement du Communicant est de capter les informations nécessaires de façon très ouverte avant de faire son travail de synthèse grâce à ses intuitions spécialisées dans ce travail. On retrouve ce mouvement dans le marketing qui commence toujours par la récolte de données sur ses cibles avant de fabriquer sa communication performative, mouvement illustré par le développement exponentiel des géants du net : les GAFAM. 

Pour partager il faut promettre et engager l’autre dans un processus de don. Le Communicant va donc séduire sa cible pour obtenir les informations dont il a besoin et lui adresser le message qui lui fera partager biens, services et richesses qu’il convoite.

L’avantage de cette tactique décisionnelle est qu’elle donne l’impression d’un “faire ensemble” alors qu’elle est entre les mains du seul Communicant puisque c’est lui qui en fait la synthèse ; elle a le don de créer de l’avenir parce qu’elle projette l’homme dans un changement qui prend du sens puisqu’il le met en relation avec bien commun. Si les intentions sont bonnes et les promesses fiables, le résultat est productif. L’engagement du Communicant est d’être le plus authentique possible.

L’inconvénient est qu’il est plus efficace de conforter les membres de la communauté dans leurs certitudes communes, biais et a priori pour obtenir leur engagement. Le Communicant est donc tenter de leur faire des promesses qu’ils puissent croire, donc correspondant à leurs habitudes intuitives. Le levier de l’illusion flatteuse est tellement puissant qu’un bon Communicant ne se prive pas de l’utiliser quand il est à court d’arguments véritables. A force, cela rompt le pacte de confiance de la société et renforce la méfiance vis-à-vis de toute information, crée des paranoïas complotistes et des confusions menant à l’ignorance et aux mauvaises décisions collectives.

En tant que Communicant vous avez donc une énorme responsabilité : celle d’utiliser des arguments dont vous n’avez pas à rougir après l’opération engagée. Vos intuitions servent à créer un avenir commun à l’humanité, dans tout ce que vous faites. Communiquer c’est un peu communier autour d’une œuvre ou d’un projet.

La communication n’est pas réduite au langage verbal ou corporel, elle est ouverte à des objets d’échange les plus variés comme des échanges de biens ou de personnes, des caresses ou des coups, des alliances ou des prises de conscience, des connaissances, des théories scientifiques jusqu’au réalisations artistiques qui sont des moyens de communications privilégiés. Saviez-vous qu’Einstein était au même titre que Picasso un grand Communicant ?

Le Communicant ne doit donc jamais sombrer dans les biais de l’affairisme car en utilisant ses intuitions pour des intérêts personnels, il bloque la grande roue de son intelligence. Il y a une grande loi dans ce domaine : ce que l’on fait à l’extérieur, on le fait à l’intérieur de son propre esprit. Les mécanismes de la personnalité sensorielle se bloquant, la personnalité culturelle reprend le dessus et vide l’homme de toute vie intense et passionnante. En revanche, il obtient des résultats à court terme, flattant son égo et la société présente mais il détruit son avenir. Le Communicant doit rester avant tout un artiste, c’est-à-dire un chercheur d’authenticité et de beauté. C’est grâce à ses intuitions que les échanges se propagent dans les cœurs et que la vie, qui après tout n’est qu’un échange d’énergie, existe. La vie c’est la communication et le Communicant à une responsabilité particulière sur ce sujet.

Conditions d’exercice des intuitions du Communicant

Rendre réel des croyances communes

 

Le Communicant a pour mission de rendre réel ce qui ne l’était pas a priori, par les parties concernées, en s’appuyant sur leurs croyances, leurs préjugés, leurs désirs, leurs illusions communs. En quelque sorte, il transforme le plomb en or. Le réel ainsi fabriqué est comme purifié par l’action commune et l’engagement de chacun. Il est sacré si les intentions sont bonnes et qu’un feed-back authentique et constructif est retourné aux participants.

 

Danser avec le diable

 

Les intuitions du type “Communicant” vont diriger les décisions vers la recherche de beauté et le besoin d’impact vers l’extérieur après avoir collecté les données nécessaires sur son environnement. Cela donne une action plutôt dense qui va chercher à allier l’expression toute personnelle de ses émotions à celle des autres à condition qu’elle puisse se frayer sa route dans les symboles, les mythes, les histoires et les valeurs qui peuplent son territoire.Communiquer c’est accepter pleinement la culture locale d’expression comme partenaire à part entière. Si le diable est dans la salle, on danse avec le diable, on doit s’en faire un allié, c’est le meilleur moyen de le désarmer. Le Communicant sait mieux qu’un autre type décisionnel danser avec le diable et c’est un point de reproche que ceux qui ne comprennent pas sa fonction, lui font assez souvent. 

 

Diviser pour communiquer

 

A propos de diable, on dit souvent qu’il faut diviser pour régner. Il faut séparer, mettre de la distance entre les choses pour qu’elle puisse communiquer. La fusion empêche la communication. Pour bien communiquer, chacun doit rester à sa place et jouer son rôle, selon son point de vue, selon son espace d’exercice. C’est dans cette mise en tension que le Communicant va trouver l’énergie de sa fonction, dans la distance des points de vue. Ainsi dans toute question complexe, le Communicant aura à cœur de séparer les sujets, de les opposer, de les tenir à distance. Sortir de la confusion des sujets et des points de vue selon le rôle de chacun est le premier devoir d’un Communicant. Dans un deuxième temps, il trouvera le fil rouge qui les unit et nous fera comprendre les relations que nous entretenons, parfois à notre insu, avec le sujet traité. Ce fil rouge est la synthèse qui rassemble l’énergie de toutes les parties vers le but voulu. Le Communicant sur ce plan est un vrai magicien. De quoi parleront deux personnes qui n’ont rien à se dire ? De la pluie et du beau temps. Échange d’énergie par l’oral : zéro. Par contre, cela permet à l’un et à l’autre, par la gestuelle des corps et des visages distants, de tisser ce fil rouge qui fait du bien. Cela fait un simulacre commode de communication rapide, non violente à coup sûr, et qui fait du bien.

 

Les goûts et les points de vue ne se discutent pas ?

 

La culture suffit à séparer les points de vue si on sait l’exprimer clairement ne serait-ce que par les goûts mais c’est l’espace et le temps qui écarte le mieux les points de vue les uns des autres. Bien que regardant des choses similaires, on ne les voit pas de la même façon en fonction de la place qu’on occupe dans l’espace ou le temps.

Pour rechercher le fil rouge qui unit ces différents points de vue, le Communicant va devoir mettre en tension ces différences et parfois même les exacerber pour en extraire toute l’énergie avec tact et doigté. C’est là son génie qui se nourrit d’une quête permanente des différences avant de développer en son for intérieur les différents points de vue pour en faire une synthèse décisionnelle de qualité.

Attention cependant : trop de distance risque de rendre la communication trop énergétique voire même trop violente. La synthétiser par le verbe devient alors impossible et la situation peut tourner à la bagarre et au blocage total.

Les équipes de SensePersonality entraînent des Communicants à développer cet art de “la bonne distance” dans les entreprises par des jeux de rôles.

La communication c’est l’expansion de la personnalité

Sauf blocage affectif, le désir d’échange est communicatif. La vie, la conscience, semble porter ce qu’elle touche ou ce qu’elle traverse vers l’expansion. Ce désir pousse le vivant à aller vers le vivant, l’homme vers son voisin. La vie pousse chaque individu, chaque séparat, à vouloir prendre la place de l’autre mais étant matière, rien n’est superposable dans l’espace-temps, c’est impossible. De deux choses l’une, soit je réduis la distance et je mange mon voisin – je le détruis et en ingère les composants que je transforme en énergie, soit je la maintiens et m’en sers pour communiquer par des échanges. Dans les deux cas, je crée du réel. Dans le premier cas, la gazelle prend toute sa réalité devant le lion jusqu’à disparaître dans l’estomac de son prédateur, dans le deuxième, l’énergie qui nous sépare allume notre désir de communiquer et nous devenons réel l’un pour l’autre.

 

Deux personnes sont réelles l’une envers l’autre à partir du moment où elles entrent en communication et qu’elles échangent quelque chose pour grandir ensemble.

Proposer un projet pour grandir ensemble est le moyen le plus simple d’unir des gens qui ont perdu l’espoir de compter pour les autres, d’être réels  aux yeux des autres. “Make america great again” , le slogan de Ronald Reagan et de Donald Trump a parfaitement fonctionné sur la majorité des blancs pauvres d’Amérique abandonnés par le pouvoir.

Ce ressort puissant est utilisé par tous les meneurs politiques qui veulent réussir ; c’est pourquoi les partisans de la sobriété économique et de l’écologie de contrainte ont peu de chance de se faire entendre avant l’avènement réel de catastrophes.

La promesse de l’expansion est incontournable mais elle peut prendre différentes formes. Pour leur lutte, SensePersonality recommande d’utiliser des outils plus subtils et plus appropriés qui fonctionnent et qui allument le désir de se reconnaître dans une nouvelle réalité, dans un nouvel avenir, plus grand, en expansion, mais autrement, sans casser la planète.

Le Communicant est capable de produire et partager du réel à partir d’à peu près n’importe quoi, du visible ou de l’invisible, du scientifique ou de l’imaginaire, de convictions ou de fantasmes, du vivant ou du mort. Cette facilité peut conduire à un sentiment de supériorité et au cynisme. Sa propre magie peut l’entraîner à perdre le contact avec le vivant et faire obstacle au bon fonctionnement des autres intelligences. Il peut tout aussi bien truquer plus ou moins consciemment l’interprétation des feed-backs de l’environnement pour aller dans le sens de ses intérêts particuliers. “Le pire pour un magicien, c’est de finir par croire à sa magie” disait Gurdjieff.

Pour créer du réel entre les personnes visées, il faut obtenir leur confiance. Par l’expression de leurs différences, le Communicant doit ressentir le fil rouge qui les unit et l’exprimer ; un des moyens les plus puissants qu’il utilise avec génie est de mettre l’accent sur la singularité des personnes en les engageant à devenir vraiment eux-mêmes en adoptant les solutions qu’il propose.

La plus value du Communicant

Le Communicant est celui qui peut révéler à la lumière du jour ce qui est dissimulé, c’est un habile accoucheur qui détecte,sonde et fait apparaître les désirs des autres. Il sait mieux que les autres types d’intuitions faire jaillir le monde des instincts, des désirs, des pulsions cachés : c’est sa matière première. Le communicant dispose d’un ressenti extra-sensible, ses critiques sont proportionnelles à son écoute.

Ajoutez à sa sensualité et son sens du plaisir, vous en faites un critique gastronomique de talent !

 

Il a le don de créer l’écrin qui met en valeur l’objet qu’il présente parce qu’il a compris que le propre de l’homme est de se raconter des histoires pour vivre ensemble. Il s’attèle à les mettre en forme, de manière envoûtante.

 

Dans le domaine de la psychologie et du relationnel, le Communicant sait parfaitement relier la personnalité sensorielle et culturelle. Il est d’une grande aide pour mieux vivre ses désirs, les ressentir, les nommer et les comprendre, dénouer ses conflits intérieurs ou interpersonnels. Il excelle en tant que médiateur, coach ou thérapeute.

 

Dans le domaine des affaires, engagé, impactant, aérien, théâtral, beau parleur, de bonne écoute, sensible, attrayant, passionnant, captivant, sensuel, créatif, imaginatif, improvisateur, profond, innovant, offensif, critique, convaincant, expressif, chaleureux, compréhensif, tolérant, sachant s’adapter, dynamique, observateur, sachant défendre et négocier ses intérêts, le Communicant à les atouts nécessaires pour réussir dans les métiers du commerce, du marketing et de la communication.


En amour, ses qualités ne simplifient pas les relations ! Il se veut romantique, sensuel, aventurier, téméraire, recherchant tous les plaisirs, insouciant mais gardant tous ses moyens de jugement et de contrôle des situations, il surprend, fascine, paralyse sa cible jusqu’à ce qu’elle cède et tombe dans ses filets.

Les lendemains ne sont pas toujours à la hauteur des promesses et les promesses n’engagent que ceux qui les croient ! Il n’en reste pas moins un compagnon vivant et passionnant qui augmente la richesse du couple sur tous les plans. Bon père ou bonne mère de famille quand son métier ne lui crée pas trop d’absence, excellent grand-père ou grand-mère, le Communicant sait se faire aimer.

Les défauts du Communicant

Le Communicant a des défauts qu’il n’avouera jamais ! Ses qualités en effet peuvent se retourner et agir en négatif : il devient alors plus ou moins mythomane, mégalomane, manipulateur, narcissique, volubile, redondant, logorrhéique, grandiloquent, imposteur, illusionniste, bordélique, prodigue ou radin, fumiste, imprévisible, d’humeurs changeantes, parfois gravement dépressif sous le masque, devenant condescendant, hautain et expéditif. Cela ne l’empêchera peut-être pas de faire des affaires vu son aplomb mais ruinera ses bonnes relations amoureuses, amicales et familiales.

 

Comme il a réponse à tout et qu’il est à l’aise autant dans la vérité que dans le mensonge, une fois basculé du mauvais côté de la force, il faudra beaucoup de patience pour le ramener sur terre. La difficulté avec lui c’est qu’on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif ! Il faut attendre sa décision dans la bonne fenêtre de tir pour qu’il s’en sorte lui-même. Bon courage !

5. Son mode opératoire

Cette intuition est celle dite de « l’opérateur ». C’est l’homme de l’application, de la continuité et du maintien d’une pratique. Il construit la réalité en l’éprouvant physiquement, en forçant ses limites ; il cherche l’invariance des choses, la permanence au cœur même du mouvement et il n’hésite pas à prendre les risques nécessaires, à dépasser ses propres limites physiques, psychologiques et intellectuelles pour les trouver. Il touche, il palpe, il manipule, il sent, il goûte, il déplace les choses pour pouvoir les intégrer les unes aux autres et les comprendre. Il a besoin d’agir pour réfléchir. Il recherche le contact des gens. Son apprentissage est long mais ses réflexes sont sûrs. Sa perception de la réalité se fait ainsi par les apparences de la matière, images conjuguées des cinq sens, qui lui permettent d’agir sans préparation nécessaire, d’instinct, au jugé, de façon extrêmement rapide. Ses « gammes », ses « façons de faire » standardisées sont très efficaces pour opérer dans des situations ou l’anticipation est impossible. Il pilote « au touché », guidé par la sensation physique et la mécanique de ses réflexes.

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La citation du moniteur

"Le génie n'est qu'une longue patience."

Émile Zola