Votre stratégie d’intuition est de la famille dite des « techniciens », des « ingénieurs », de ceux qui fabriquent des objets qui augmentent la puissance du travail humain à commencer par ceux qui ont eu la capacité de faire des silex taillés jusqu’aux fabricants de voitures ou d’ordinateurs.
Quand on est comme ça, depuis sa plus tendre enfance, on vit comme si on était iron man, dans un engin de sciences fiction, observant le monde par les hublots.
Le regard sur ses éducateurs, comme sur tout ce qui l’entoure, est froid, critique et distant. On est curieux de la logique de leur fonctionnement, on veut comprendre comment ça fonctionne, mais on se tient à l’abri des affects qui perturbent trop le paysage. D’autre part, plus que pour d’autres, on n’aime pas apprendre sans passer par la fabrication et la technique nécessaire. Vive les modèles réduits qui fonctionnent pour ce genre d’individu stratégique !
Pour lui la pédagogie c’est du jeu et de la répétition avec mise en pratique immédiate.
Cela donne une enfance dotée d’une distance intérieure, observatrice du monde et de ses lois, de ses transformations et de ses mécanismes mystérieux. Le stratège technique entre en résonance parfaite avec le mécanique inscrit dans le vivant et s’amuse instinctivement à le reproduire. La question de l’ingénieur-technicien est de trouver comment le faire en mieux, en plus simple, plus puissant ?
C’est d’ailleurs à cette question qu’il s’éveille et s’éduque, soit en direct, soit par l’imagination, soit par des dessins, soit par des livres qui lui donnent les outils pour rêver. Jules Vernes lui offre une matière exceptionnelle notamment avec son Capitaine Némo dans 20 000 lieues sous les mers. Star Trek ou Doctor Who lui présentent ses idoles modernes.
La stratégie d’intuition de l’ingénieur-technicien l’attire et le sépare de la nature puisqu’il en cherche le mécanique et veut la changer. La nature est un objet d’observation et une matière à transformer. Il la domine, la voit comme une matière première. Il se sent extérieur à la nature dont pourtant il est l’aimable représentant !
Il voit la pointe de flèche ou la hache se dessiner dans un éclat de silex, un manche de pioche dans un bout de bois, et d’abstraction en abstraction, il voit l’objet dans la matière, le nombre dans une quantité.
Nous avons déjà évoqué la capacité du technicien de vivre la mécanique du vivant dans son corps. Il peut ainsi créer de nouveaux dispositifs qu’il éprouve par le corps dans ses expériences de pensée, de les ressentir en lui-même avant de les réaliser.
Les maîtres mots de l ‘ingénieur-technicien sont donc observation, concentration, action constante, éventuellement action répétitive utilisant des moyens mécaniques, numériques ou rationnels, le tout pour fabriquer un monde meilleur.
Pour grandir et se développer, le technicien a besoin de beaucoup d’énergie pour dominer son environnement et le transformer selon ses souhaits, le mettre au service de ses buts. Le technicien ne se réalise que s’il trouve cette énergie stable et structurée dans son environnement et ce n’est pas souvent le cas dans la réalité. C’est pourquoi il n’est pas rare de le voir se construire un monde à lui, dans sa tête ou sur terre, dans les airs, sur la mer ou mieux, sous la mer ou dans l’espace, isolé du monde naturel propre à l’espèce. Au moins, ce monde est soumis à des lois qui lui rendent les choses prévisibles.
L’ingénieur-technicien pense que “aller sur la lune ou sur Mars est peut-être une folie mais c’est une folie nécessaire : c’est peut-être ainsi qu’on sauvera l’humanité.” Il croit au “progrès” qu’on appelle maintenant “innovation”. De plus, il pense qu’il faut se méfier de la nature parce qu’elle est imprévisible, instable et parfois terrible. Comme Pompéi a été détruite en un jour, la terre pourrait subir le même sort, victime d’un astéroïde. Le prévoir et contrer ces menaces, empêcher et réparer les désastres naturels éventuels fait partie de la raison d’être du technicien. Seul un technicien comprend ces inquiétudes.
Dans la vie quotidienne, l’ingénieur-technicien rend l’homme des milliers de fois plus fort grâce à des outils de plus en plus puissants et normalisés. Il a le génie de la transformation des énergies à son profit. Quand il travaille son corps, il le transforme en mécanique impressionnante, défiant la gravitation universelle et le temps, défiant parfois la vie elle-même. Attention cependant dit le sage “à force de vouloir faire du vivant une mécanique, on en fait une caricature et on le perd. Le vivant n’est pas fait pour servir les volontés humaines.” N’est-ce pas le défaut de notre civilisation industrielle et transhumaniste d’idolâtrer l’utile à court terme au risque de détruire ou abandonner tout le reste ?
L’ingénieur-technicien s’entraîne sans cesse dans la pratique de ses outils quotidiens. Il aime l’expérience, la pratique régulière, qu’elle soit physique ou intellectuelle. Il ne peut s’empêcher d’automatiser le parcours de son stylo qui pirouette au bout de ses doigts quand il réfléchit. Il aime la puissance des automatismes qui réalisent les effets voulus sans effort. Il rêve d’être le personnage d’Iron Man pour pouvoir voler dans les airs, se transférer d’un lieu à l’autre, ou d’une époque à une autre, circuler librement dans le milieu marin ou dans l’espace. Il voudrait inventer des machines qui défient les lois de la thermodynamique, des machines à remonter le temps ou à se transférer dans l’espace.
Ainsi arrivé à maturité, dans le monde réel quotidien, il standardise, normalise, démultiplie, reproduit, documente et s’entoure d’objets techniques ou intellectuels. Il aime la mécanique parce qu’il la comprend et le monde moderne ne lui fait pas peur. Et si seulement chacun jouait le jeu d’inventer ce nouveau monde que tout le monde attend, ne serait-ce pas mieux ?
Tous les métiers où il faut mécaniser l’action, trouver des algorithmes, développer un monde isolé et protégé, lui conviennent parfaitement. En entreprise, c’est par définition l’homme de la Qualité, de la sécurité, de la protection, de la précaution, de la production puisque, par nature, il est fait pour suivre et défendre la parfaite récurrence des processus. Dans le domaine du droit, du service, de la pédagogie ou de l’administration, il est toujours le garant et le leader engagé de l’application des formats voulus par l’institution. Si juger c’est faire appliquer des lois et des règles, il fait un excellent juge. Si enseigner c’est répéter sans se lasser, c’est par essence un excellent pédagogue !
En cas de stress très important, face à un accident ou une attaque, un technicien éprouvé est rarement pris au dépourvu. Il a souvent l’avantage d’avoir déjà imaginé, prévu, testé des dispositifs pour faire face à ces problèmes. Le déroulement des actions à mener est documenté et classé. Il fait confiance à ses dispositifs, ses systèmes de protection, de détection, ses camouflages, sa puissance de feu ou de fuite, ou plus trivialement, il sort ses procédures et les applique à la lettre avec un sang-froid étonnant. Il faut dire qu’il s’y était entraîné, dans sa tête ou en réel, auparavant. L’avion de la compagnie américaine US Airways, piloté par Chesley Sullenberger et son copilote Jeffrey Skiles, percute une compagnie de bernaches du Canada le 15 janvier 2019, moteurs arrêtés il se pose sur l’Hudson. Un miracle ? Non, le sang froid et le suivi strict des procédures du pilote qui était heureusement un ingénieur-technicien très éprouvé ! “Dans mon métier on apprend à tout anticiper” dira-t-il.
Par contre devant une situation où les paramètres sont faussés ou incohérent, il reste désemparé et encaisse sans broncher en attendant que l’orage passe, scotché à ses procédures, enregistrant l’expérience malheureuse dans ses moindres détails ; c’est le crash de l’Airbus Rio-Paris de 2009 suite à une défaillance technique des outils de mesures. S’il s’en sort, en revanche, au prochain coup du même genre, soyez sûrs qu’on ne l’y reprendra plus !
Pour que cette anticipation fonctionne, il faut donc enregistrer des données et savoir les interpréter. D’où la création par les stratèges technicien, dès l’aube de l’humanité de dispositifs d’enregistrement, l’invention des nombres, puis de l’écriture. Aujourd’hui Big Data et Intelligence Artificielle sont de plus en plus présents dans toutes nos transactions. Bravo aux techniques, mais attention en multipliant ces systèmes d’ingénierie mentale on risque de réduire nos capacités humaines de raisonnement, de mémoire et de prévision. Le GPS nous rend mou du neurone. En tous cas les ingénieurs-techniciens qui sont le bras armé de cette évolution ont une responsabilité essentielle dans cette évolution. Le défi qui leur est adressé est véritablement colossal.
En résumé, l’ingénieur-technicien est le type idéal pour documenter, créer et entretenir des mémoires, méthodes et objets pour mieux observer, prévenir, outiller, enseigner et en général transformer l’énergie et la mettre au service de l’homme.
Parmi ses animaux totem citons l’abeille, le chien berger, le cheval et l’éléphant. Et le vôtre ?
Vous avez l’intuition sociale dite du « commandeur ». Pour développer son intuition mimétique, cet enfant à besoin très tôt de modèle d’éducateurs ayant des valeurs supérieures, un sens du devoir lumineux et obéissant à une transcendance sans superstition : ça arrive mais c’est rare ! Pour atteindre facilement et rapidement le niveau de responsabilité et d’autorité auquel il aspire dans ses rêves, il lui faut ce type de milieu favorable. Il est alors accueilli et encouragé dans ses dispositions naturelles à commander pour l’honneur des hommes.
Quand ses éducateurs comprennent et apprécient le tranchant de cette âme et le poussent dans sa vocation, il devient vite un enfant heureux et fier de ce qu’il sent en lui de grandeur à servir.
Quand, au contraire, et c’est malheureusement le cas le plus fréquent, ses éducateurs et son entourage sentent et craignent cette puissance de jugement potentiel et veulent la bloquer, il déprime très vite tant qu’il ne trouve à l’extérieur les soutiens pour déployer ses ailes. En attendant, il vit une jeunesse triste, hors sol, où, il sera l’ombre de lui-même, atteint de timidité, de déprime ou parfois même de tendances suicidaires. Placé sous une coupe médiocre, dans les nuages gris de son esprit tourmenté, se déclencheront parfois des tempêtes et des éclairs qui montreront la puissance cachée de cette vocation singulière qui peut aller jusqu’à se faire bannir de son milieu d’accueil pour se réaliser.
Même quand il n’est pas encore libéré, il n’en reste pas moins quelqu’un qu’on n’embête pas et qu’on doit respecter. Incompris de ses éducateurs, il risque alors de rester incompris de ceux à qui il aimerait tant donner et en garder une amertume qui ne le quittera plus. Il joue alors des rôles de substitution, tente le clownage – l’art de montrer ce dont on a honte sous un faux nez et de rire de la supercherie -, le méchant mafieux, le faux gourou ou le fou, ce qui est moins drôle !
Passé l’âge des examens, sa force et ses principes d’action éprouvés s’affrontent aux réalités du monde et très vite, une rivalité discrète commence avec les autorités qui veulent lui imposer leurs valeurs et leur éthique.
Il dispose manifestement d’une force de frappe et une répartie qu’on ne veut pas affronter et qu’on sent sous le masque. Pour ses parents, l’éduquer n’a pas été chose facile, pour ses patrons, il n’est pas le subalterne modèle qui s’exécute sans comprendre et qui obéit même si ça n’a pas de sens. Plutôt mourir !
D’ailleurs rapidement, il veut leur place, l’exige ou part pour la trouver ailleurs ou fonder sa propre organisation. Quand les jeux de la vie et de la nécessité le placent enfin en responsabilité de grand “commandeur”, il se fait connaître pour ce qu’il est, le « boss , le “vieux”, le patron, le président, le “pacha”, le “gourou”.
Il prouve très vite la nature de son intuition sociale : il est capable de diriger une organisation contre vents et marées, ne craint pas les oppositions ni les critiques, il est capable de clouer le bec à tous ses concurrents, ennemis et critiques.
D’ailleurs y a-t-il des concurrents au porteur d’eau dans le désert ?
A maturité, c’est le responsable, le garant, le juge intransigeant du respect des principes supérieurs autant que des règles nécessaires à la vie collective.
Il comprend d’instinct ce qui va lui donner sa puissance stratégique et les moyens de l’utiliser pour ses projets. Aussi quand il affirme ses orientations, prend ses grandes décisions qui déterminent la vie d’une personne ou d’une organisation, il est écouté. C’est la transcendance qui s’incarne.
Le commandeur devient assez rapidement un grand patron et il aime faire vivre des structures hiérarchiques qui servent ses projets de façon indéfectibles. Il appelle un engagement et une implication de chacun dans son rôle, un suivi sans faille des lignes et des objectifs stratégiques fixés.
Une fois dirigeant, il est le garant de l’obéissance à des lois fondamentales qui sont « sa bible ». Il dirige en fonction de ses lois toujours supérieures aux lois des autres et n’a qu’un objectif : le démontrer.
Buté ? Pas du tout : quand malgré tout des lois concurrentes s’avèrent « supérieures » aux siennes, il propose ou impose leur intégration immédiate dans son panthéon. Ainsi fit Rome de toutes les divinités étrangères !
Disposant constamment d’une vision forte de la nature de ce qui doit être, il favorise fortement pour ne pas dire impose, une adhésion sans partage aux valeurs d’engagement et de loyauté qui sont les siennes.
Cette force, mise au service des autres, vise à inspirer et susciter les projets les plus audacieux dans le respect du droit et de la morale. Elle leur garantit une liberté d’action totale tant qu’ils n’enfreignent pas les fondamentaux précédemment décrits. Les règles sont claires et doivent être entendues et appliquées dans les grandes lignes de la stratégie de l’organisation. Dans ce cadre, la liberté de grandir ensemble est garantie. Sinon, c’est l’exclusion immédiate assurée des contrevenants !
Deux responsables du même type ne peuvent absolument pas cohabiter sur le même territoire. Comme le commandeur est souvent le guide ou le sauveur qu’on appelle quand tout va mal pour agir, pas de contestation, pas de rivalité, il doit être seul aux manettes. Ses contemporains se méfient de son autorité souveraine qui impressionne et qui peut faire peur et ceci d’autant plus que le commandeur prétend ne pouvoir être jugé que par la postérité. D’ailleurs, rares sont les pairs qui le comprennent vraiment, dans le meilleur des cas, ils se contentent de l’admirer… avant de le trahir.
Pour la cause qu’il sert corps et âme, seul un homme à l’intuition sociale du commandeur comme vous peut le comprendre.
Il tranche toujours de sa propre autorité et en assume toute la responsabilité personnelle. Tous les métiers lui vont, pourvus qu’ils y conduisent les autres vers le sommet, pourvu qu’il en devienne l’autorité de référence. Les métiers où les décisions exigent un sens de la transcendance, du dépassement de soi, une hauteur de vue et un caractère bien trempé lui sont un terrain de jeu favorable. L’armée, la justice, les services de santé, la politique, la haute administration, la religion et les affaires d’envergure le propulsent en avant.
Il peut aussi bien vivre son intuition sociale “en réduction” dans de petites structures, professions artistiques ou des professions libérales compensant par la spiritualité, l’auditoire populaire ou l’imaginaire ce qu’il n’a pu vivre dans la réalité.
Louis Jouvet, 1887-1951, commandeur de la légion d’honneur (!) commence comme pharmacien, comprend vite qu’il ne percera pas dans ce métier trop “tracé” devient acteur puis dirige des théâtres jusqu’à la fin de ses jours. Quand on lui demande pourquoi il accepte de jouer dans des pièces populaires mais de troisième zone, il répond “ plus l’écrin est noir, plus la perle brille !”. Son surnom dans son métier : “Le Patron”.
Vous avez l’intuition identitaire dite du « pédagogue »
Le premier mot qui vient pour ce profil identitaire c’est : bon élève. Pourquoi ? Dès sa prime jeunesse, l’entraîneur a la capacité de comprendre et d’intégrer tous les modèles qu’on lui propose sans jugement critique pour en essayer la pratique, d’en faire l’expérience et tester si cela lui convient. Cela rend sa jeunesse plus facile que pour d’autres pourvu que le milieu lui propose de bons modèles. De toute façon, comme il a le pouvoir d’en changer après les avoir essayés, il ne faut jamais désespérer pour l’avenir de cet enfant qui pourra toujours en adopter d’autres à n’importe quel âge. Cela fait partie de son parcours nécessaire.
Cette phase éducative est facile pour lui et pour ses éducateurs et ceci d’autant plus que familialement, il va se mettre en mimétisme “d’adoption” avec l’autorité – qu’elle soit maternelle, paternelle ou scolaire et que dès la puberté ce mimétisme d’adoption va s’exacerber, protégeant ainsi son adolescence d’expériences dangereuses.
Le danger est plutôt la psychologisation affective et la dépendance sous-terraine avec cette autorité qui peut lui donner une fausse sécurité fondée sur des stratégies non conscientes et le pousser vers des mondes idéalisés merveilleux qui n’existeront que dans sa tête.
Alors, sûr de lui mais pour de mauvaises raisons, il peut devenir un véritable petit chef de bande, centré sur sa personne et son mode de fonctionnement, capricieux, irritable et parfois ayant des accès tantôt “parano”, tantôt étrangement soumis vis-à-vis de ceux qui gagnent sa confiance. Il passe alors facilement de l’excitation enfantine à la déprime la plus romantique.
Dans tout ce qu’il entreprend, ce qui frappe c’est sa capacité de concentration, d’application dans la mise en pratique et de mémorisation exercées systématiquement sur toutes ses expériences. S’il choisit l’école comme terrain de jeux, sa réussite scolaire est assurée. Il adopte le modèle prof et en tire autant de copies qu’il le faut pour obtenir les résultats voulus. Il peut exercer alors son aura sur les élèves et devenir délégué de classe s’intégrant ainsi parfaitement au système.
S’il choisit le modèle “école buissonnière », le modèle sportif ou autre, il construira alors son monde ailleurs avec la même ténacité qu’il faudra avoir le courage de soutenir ou de remplacer.
Ses capacités de modélisation étant considérables, ce profil a une force de résilience particulièrement élevée et ses réussites comme ses échecs deviennent son trésor le plus considérable. Celui qui l’incarne peut ainsi enrichir son autorité de pédagogue, de leader associatif, et surtout d’expert dans son domaine.
Il montre et démontre méthodiquement comment suivre les lois et les règles de son métier; il tend ainsi à professionnaliser chacun en s’impliquant dans la relation; il stimule la conscience professionnelle, corrige les erreurs, valorise les bons élèves. Il cherche à les faire coopérer dans un bon climat; il stimule, inspire et canalise les volontés au service de la « cause » qu’il défend. C’est un bon entraîneur : démonstratif et affirmatif, il encourage, coach chacun de ses hommes et se bat avec eux, au coude à coude, sur le terrain, en adoptant un rythme rapide et décontracté.
Il craint seulement l’indifférence et les indifférents qui le laissent démuni et pantois. Expliquer, manier les mots, la conviction, l’exemple, tout ça il sait le faire mais voir et tirer les conclusions nécessaires vis à vis de quelqu’un qui, dans le fond, s’en fout, ça il ne sait pas faire du tout ! Il se bat avant tout pour que les autres avancent. Avec lui, pas de problème sot de rivalité : tout doit se faire au mérite et à égalité de chance. Le pédagogue adore le travail d’équipe.
En entreprise, ou dans une institution organisée, pour progresser, il devrait rendre compte davantage de ses initiatives et avec plus de transparence mais bizarrement il n’aime pas ce type de contrainte et se trouve mal à l’aise dans la gestion de ces « détails hiérarchiques », il le fait avec des trous dans la raquette, de manière scolaire, trop scolaire parce que paradoxalement il a un fort besoin d’être reconnu et adoubé par son autorité de tutelle ; son dilemme est qu’il lui faut espace et liberté pour bouger, rencontrer, vivre de nombreuses expériences avec les uns et les autres au même temps qu’il lui faut une autorité de référence incontestable… qui ne le bride pas ! Compliqué. Voilà ce qu’en dit Pierre Curie, prix Nobel de Chimie avec sa femme Marie : “Nous sommes tous esclaves de nos affections, esclaves des préjugés de ceux que nous aimons”.
C’est grâce à l’insistance de Pierre près de la fondation Nobel que Marie partage avec lui le prix Nobel de physique en 1903. Les femmes n’avaient pas droit aux honneurs scientifiques.
Tous les métiers à “modèles intégrés” pour exécution ou retransmission vont lui réussir. Il aura le choix entre l’informatique, les sciences, la gestion, le droit, l’administration, le professorat mais aussi le sport, la musique et tous les arts où l’entraînement, la concentration, la répétition et la mémorisation jouent un rôle important.
La créativité dite du « gestionnaire » va se déployer dans la recherche permanente des meilleurs moyens pour arriver à des fins clairement définies à l’avance, donc pour servir des désirs bien formalisés.
Le Gestionnaire ne cherche pas à changer les objectifs qui sont la base stable de sa créativité, la base rationnelle et visible, palpable, concrète de sa créativité. On peut même dire que pour lui, changer ses objectifs est une source de panique. Il faut bien comprendre son processus et le respecter tant qu’on le peut ou bien lui expliquer et prendre son temps pour qu’il digère ce type de changement. “Soit clair avec ce que tu veux, par pitié, et tiens toi-z-y !” Il faut être clair avec ses désirs quand on à affaire à ce type créativité. Alors, une fois les objectifs fixés, on s’y tient ! Le Gestionnaire ouvre alors toutes les vannes de son imagination, trouve les moyens, les pondère, les mixe, les agence pour servir ses objectifs au mieux ; que ce soit par des calculs de pondération, des statistiques comparatives, des évaluations visuelles, peu importe !
Le Gestionnaire devient habile dans l’utilisation de moyens de plus en plus perfectionnés et devient vite indispensable dans l’économie d’une organisation. On lui attribue un peu trop, la qualité de tenir plus que les autres, ses objectifs. C’est exagéré, comme il n’en change pas facilement, l’énergie qu’il y consacre est supérieure à la moyenne et plus concentrée, alors, forcément cela donne de meilleurs résultats sous un certain angle de vue limité mais cela peut être au détriment d’autres alternatives qu’il aurait peut-être fallu prendre. Le Gestionnaire joue ce rôle de stabilisateur dans une organisation et donne souvent l’impression qu’il en forme le squelette. Le constatant, il peut finir par croire qu’il en est la substantifique moelle et que les autres formes de créativité sont inférieures à la sienne, en tous cas, sont dépendantes de la sienne.
L’avantage du Gestionnaire, c’est de voir l’avenir dans une continuité de buts et d’objectifs. Ses lignes sont tracées au cordeau, il suffit de réunir les moyens, de faire les calculs nécessaires et tout se réalisera comme prévu. C’est parfois le cas, pour le Gestionnaire, mais c’est souvent au détriment de tous les univers de possibilités, de désirs, de rencontres, qu’il a tendance à ne pas prendre en compte, voire à écarter. La vie n’est pas ce long fleuve tranquille auquel il voudrait croire parce que c’est bien connu, Dieu joue parfois au dé !
Un Gestionnaire est toujours un facteur de tempérance dans un groupe. Son expertise permet d’avancer en vérifiant et en améliorant chaque élément de la construction. C’est l’homme de l’analyse rationnelle de la cohérence des moyens, de la vérification, de la prévision, de la simulation, de la pondération, de la confrontation critique des hypothèses aux faits. Pour ce faire, il aime utiliser tout dispositif de raisonnement logique ou de simulation des solutions qu’il imagine en faisant varier les paramètres du système. Il est à l’aise dans la préparation soigneuse et méticuleuse de l’action à travers des processus qui se marient parfaitement avec la vague du numérique et de l’intelligence artificielle. Il est à l’aise dans les métiers de vérification, de méthodes et d’analyse. Pas créatif en termes de composition ex nihilo de nouvelles formes, c’est un interprète imaginatif capable de mettre en valeur et de développer en finesse toutes idées qui lui permettent d’atteindre ses cibles et réaliser ses projets dans des conditions stables et économiquement prévisibles.
Le Gestionnaire est mal à l’aise dans le changement global où il faut réinventer le monde mais est à l’aise dans le changement local ou partiel où il faut réinterpréter, expérimenter et mettre en forme progressivement ; il cherche à rendre les organisations prévisibles et efficientes points par points, strates par strates, fonction par fonction, missions par missions, ce qui les rend compréhensibles et interopérables pour les acteurs internes et répond aux besoins de rationaliser des financiers et des actionnaires.
On peut imaginer facilement le Gestionnaire dans la vie quotidienne : des buts simples auxquels il se tient, un cadre stabilisé de désirs communs non contingents, un langage et des tenues convenues, une vie ordonnée. Plus que tout autre, il a besoin d’une niche de sécurité absolue quand il est enfant, à cette condition, il a la capacité de suivre des études où les mathématiques, la raison, la logique et l’imagination jouent un rôle important. Soyons certains alors qu’il disposera des outils nécessaires à sa réussite.
La mise en tension qui se crée entre notre intelligence mentale et notre intelligence physique est libérée par des décisions du type : quelle est la meilleure posture pour agir pratiquement sur le terrain ? En ai-je la compétence ? Si non, comment faire ? Étant du type Modélisateur vous allez privilégier, au risque de vous tromper, toutes les techniques possibles de modélisation pour multiplier l’efficacité de vos gestes et en améliorer l’économie. N’oubliez pas que d’autres utilisent d’autres techniques toute aussi efficaces pour obtenir d’excellents résultats : l’Opérateur par ses capacités uniques d’utiliser les moyens déjà existants et son endurance dans la répétition, l’Enquêteur, par ses capacités à se focaliser sur une hypothèse, s’y tenir solidement, et sa persévérance à la prouver, le Découvreur qui préfère disséquer, analyser, démonter pour étudier et utiliser les propriétés de chaque élément constitutif et s’en servir en les recomposant à sa façon.
Posez-vous bien la question : suis-je le mieux placé pour le faire moi-même ou dois-je trouver dans mes réseaux qui peut le faire à ma place ? C’est tout l’intérêt du travail sur les 5 intelligences de valider si votre système décisionnel de terrain correspond bien à la situation.
Les intuitions dite du type Modélisateur sont les intuitions qui existent entre l’intelligence mentale Oméga dite “Chercheur” et l’intelligence physique Alpha dite “Eleveur”. Ce sont des intuitions bien équilibrées, stables et qui donnent de la sérénité, de la constance et de la régularité dans leurs fonctions décisionnelles sur le terrain.
Spécialiste dans la réalisation de modèles jusqu’à des systèmes complexes pouvant lui servir dans son domaine d’activité, le Modélisateur a transformé l’Homo Sapiens en Homo Faber. C’est lui par exemple qui a inventé la taille du silex, l’irrigation ou l’écriture.
Eprouver sa matrice de construction du réel par l’expérience est un réflexe naturel pour le Modélisateur. Fabriquer des outils ou des systèmes qui reproduisent cette construction du réel est sa passion.
C’est donc l’homme de la construction progressive de la réalité à travers des modèles, des algorithmes, des processus reproductibles à l’infini… jusqu’à les incarner dans des machines. Il construit ses patrons par tâtonnements successifs, à partir d’une gestuelle physique ou mentale qu’il superpose à la réalité jusqu’à ce qu’elle devienne un automatisme efficace et régulier sur le terrain. Le mathématicien anglais Alan Turing, était un Modélisateur type. En 1936, à 24 ans, il redéfinit la notion de calcul : ce qui est calculable peut être décomposé en un nombre fini d’étapes, pouvant chacune être réalisée par une machine.
La montée en puissance exponentielle du numérique, de l’intelligence artificielle et surtout du machine learning lui doit beaucoup.
La manie du Modélisateur est d’étiqueter la réalité, les matériaux et les personnes, en fonction de son domaine de prédilection. Il peut ainsi réaliser les projets les plus difficiles à imaginer grâce à cette formidable accumulation de savoir-faire mémorisée dans ces procédures et ses classements. Travailler en équipe devient facile, les choses étant classées, il est fort commode de s’en servir.
Ces qualités en font un bon pédagogue, un formateur soucieux de montrer, de démontrer le fonctionnement des choses, n’ayant pas peur de répéter ni d’approfondir, ni de détailler à la demande. Il amène l’apprenant par l’exemple et l’expérience à la connaissance.
Son rôle dans une organisation est souvent d’établir une nomenclature et des modes d’emploi utiles pour tous. Il fait confiance à ses pairs qui font de même et partage volontiers son savoir avec eux dans des communautés spécialisées.
Il est à l’aise dans un univers poli par l’expérience, la science, le professionnalisme et la raison.
A la différence d’autres types comme l’opérateur, le Modélisateur réfléchit longuement avant d’agir la première fois. Il faut lui donner le temps d’acquérir de l’expérience. Ne pas le brusquer, lui laisser le temps de vérifier, de contrôler. Il reste sceptique jusqu’à la preuve dûment établie. Ensuite, il est rapide, stable dans ses performances et régulier.
Pour exister les gens et les choses doivent se situer aisément dans ses modèles et être interopérables, c’est-à-dire fonctionner ensemble, même dans des systèmes complexes. Le modélisateur aime les modes d’emploi, les lit et les comprend.
Le modélisateur peut plonger dans l’inconnu mais il lui faut des protections, des méthodes certifiées et de bons moniteurs.
Les intuitions systémiques du Modélisateur risquent de transformer les individus en machines comme le montre si bien Charlie Chaplin dans Les Temps Modernes.
Dans ce modèle, les sujets sont appelés « opérateurs », et ils sont forcés de devenir eux-mêmes des machines.
Le Modélisateur produit une vie standardisée pour ses sujets – une vie où tout est identique d’une personne à l’autre : de leur maison à leur travail, en passant par leur routine quotidienne. Le Modélisateur crée également une société productiviste : une société où les gens sont parfois obligés de travailler de longues heures à des postes qu’ils détestent parce que vidés de leurs émotions, de leurs fragilités, de leur réactivité sur le terrain, de leur coopération mutuelle, de leurs initiatives, bref de leur humanité.
L’avantage du Modélisateur est de sortir des durs travaux des champs et de gagner plus d’argent avec l’impression de contribuer à quelque chose d’utile au progrès de l’humanité, à la société et ses avantages.
Là encore, les 5 intelligences de SensePersonality (encore un modèle !) insiste sur la nécessité de ne jamais s’identifier à un type d’intuition ou de personnalité mais de les intégrer tous et en tous cas, de ne jamais s’y livrer avec excès.
Le Modélisateur agit pour mettre en place des structures concrètes, plus ou moins complexes, mais toujours applicables et réplicables à souhait, en masse et à des conditions économiques stables excluant le hasard. C’est sa plus grande plue-value.
Dans l’ordre – des structures les plus simples aux plus complexes – nous avons la création systématique de :
1- Habitudes : dans le sens d’usage, il s’agit ici du niveau “zéro” de la modélisation. Il comporte la notion de répétition, importante à tout début de structure.
2- Règles : les règles sont selon le dictionnaire Larousse une “prescription propre à une science, une technique, une activité déterminée et qu’il importe de suivre”, c’est un cran au-dessus des habitudes au niveau de la structure mais avec de la coercition.
3- Mode d’emploi : nous utilisons ce terme dans le sens d’ensemble de règles expliquées pédagogiquement pour rendre leur fonctionnement facile. La structure est ici assez claire et bien conçue dans ce but. Nous sommes encore un niveau au-dessus des règles car elles sont ici obligatoirement explicitées par écrit.
4- Modèles : Nous prenons ici le terme dans le sens définit par Le Robert, c’est-à-dire comme “ce que l’on doit imiter”, un modèle est d’un niveau de complexité plus grand qu’un mode d’emploi et reste moins contraignant qu’une procédure – comme nous allons le voir ci-dessous -. Ce mot est devenu le générique du type d’intuition terrain que nous avons appelé le Modélisateur.
5- Procédures : une procédure est un modèle qui doit être absolument suivi.
C’est un modèle éventuellement régi par des lois juridiques, donc par une force de coercition. C’est un modèle que l’on doit obligatoirement imiter.
6- Machines : le modélisateur matérialise ses intuitions dans la fabrication des machines. Il est l’inventeur de la technologie plus que de la science, de l’expérimentation plus que de la recherche pure. C’est l’Homo Faber par excellence.
Savoir traiter la réalité avec méthode, par paquets cohérents, dimensionnés, qualifiés et hiérarchisés, agir selon des recettes validées, obtenir des résultats standardisés, c’est bien ce que veut toute organisation, université, industrie ou administration.
Ses intuitions servent à construire des savoirs communs mobilisables, mesurables et quantifiables.
“Nul n’entre ici s’il n’est géomètre” pouvait-on lire sur le fronton de l’Académie fondée par Platon à Athènes. Le Modélisateur est très proche du platonisme qui considère par exemple que le Bien ne se trouve pas dans le monde sensible, imparfait et soumis à la dégradation mais dans une autre réalité dont on accède que par la pensée, l’esprit de géométrie et la modélisation.
Pourvu qu’il puisse utiliser les leviers des théories, des lois, des techniques, des systèmes, des procédures, des machines, le Modélisateur se sentira parfaitement à sa place. On en trouve partout, sciences et techniques, humanités, commerce, logistique, agriculture, santé.
Les défauts de personnalité sont les choses qui vous rendent unique, mais aussi celles qui vous rendent la vie difficile. Il est tentant de penser que ces traits sont innés et immuables, mais ce n’est pas vrai ! Vous pouvez travailler dur pour surmonter vos défauts de personnalité, et vous pouvez même les changer ! SensePersonality vous propose un accompagnement simple, efficace et non-intrusif pour vous aider à surmonter la plupart des obstacles affectifs qui empêchent d’être soi. L’être humain a besoin avant tout d’aimer et d’être aimé, et pour cela, il est indispensable de libérer sa personnalité sensorielle.
Les Modélisateurs ont une forte volonté, mais ils peuvent être têtus et confondre leurs vérités avec des certitudes absolues et universelles. La carte n’est pas le territoire faut-il le rappeler !
Ils sont toujours à la recherche de nouvelles façons de s’améliorer et d’améliorer leur vie, mais ils peuvent être trop ambitieux. Ils ont des normes et des attentes élevées pour eux-mêmes, et ils attendent des autres qu’ils respectent ces mêmes normes. Le Modélisateur s’entend bien dans un monde de modélisateurs et risque de le réduire à cela.
Ils peuvent également être critiques voire méprisants envers les autres qui ne répondent pas à leurs attentes élevées. Les Modélisateurs ont tendance à être perfectionnistes et peuvent avoir du mal à accepter qu’il y ait des moments où les choses ne se déroulent pas comme prévu ou que quelque chose ne se passe pas exactement comme ils l’auraient souhaitée. Ils ne tolèrent pas trop les écarts par rapport aux modèles, aux cadences, au rythme imposés par leurs méthodes.
Le Modélisateur est un penseur indépendant qui cherche à conjurer sa peur du hasard, de l’imprévisible, du risque. Il a un fort besoin de contrôler la situation et lui-même doit être un modèle aux yeux des autres. Que se passe-t-il en cas de troubles affectifs ? Cela engendre un stress permanent, un manque de souplesse et de communication avec les autres : il ne les écoute plus et semble coupé de toute empathie.
Cela peut aussi entraîner de graves troubles dans sa vie car dans ce cas, sa personnalité présente les défauts suivants :
Orgueil – le désir d’être important, exceptionnel et supérieur
Arrogance – fierté qui se manifeste par un comportement hautain
Sécheresse – manque de chaleur émotionnelle et d’empathie
Irritabilité – aux opinions, sentiments ou comportements contraires
Suffisance – pas besoin des autres, pas de solidarité, non coopératif
Paranoïa – Vérification et contrôle en excès
Dépression – s’enferme dans sa peine
Psychorigidité – manque de souplesse
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