Le super oméga i

Profil de personnalité sensorielle

1. Sa vocation

VOTRE INTUITION STRATÉGIQUE

Votre stratégie d’intuition archaïque est celle du commerçant, à voir dans le sens large du terme, celui qui vit du mariage ou de l’exposition des différences ou des contraires.

Depuis sa plus tendre enfance, le commerçant est tout en ondes, souple, changeant, à l’école du subtil, de l’invisible, il semble avoir le don de lire la vérité sous les apparences, à se sentir à l’aise en eaux troubles, à s’y retrouver, là où les autres sont perdus, à faire des expériences toujours aux limites de l’interdit.

Cela donne un enfant à la fois facile et impossible à élever dans les règles de l’institution. Facile parce qu’il est curieux de tout et veut apprendre, difficile, parce qu’il ne veut apprendre que ce qu’il veut, lui. Et c’est là qu’on tire une langue de 2 mètres pour lui faire faire des devoirs qu’il ne veut pas faire.

Très vite, il discute, joue avec les raisons, les faits, la logique, mais il sent surtout les choses, il les renifle, il les goûte avec un plaisir qu’il a du mal à dissimuler, il est malin, rusé, joueur, calculateur. Il devine vite que les apparences sont trompeuses mais il sait faire comme les adultes : faire semblant d’y croire.

Il n’aime pas trop que l’on découvre son secret ; ses trois grandes forces sont l’intuition, l’intuition et l’intuition. Son ennemi mortel ? Le préjugé dont il connaît la force. « Il est plus facile de désintégrer un atome qu’un préjugé. » disait Albert Einstein, ce grand exemple de la stratégie d’intuition du commerçant dans le domaine des sciences.
Plus tard, à maturité, quand il se frotte les mains dans un geste si caractéristique, triture sa pipe ou tout autre objet fétiche, c’est qu’il est en train de trouver les liens secrets qui relient les choses entre elles ou qu’il les a déjà trouvés. « Mais évidemment, bon Dieu, mais c’est bien sûr ! » s’exclame le commissaire Maigret.

Après des études parfois sinueuses et obligées, le commerçant cherche opportunités et informations afin de trouver sa voie professionnelle. Le problème c’est qu’il est très polyvalent, très débrouillard, très couteau suisse. Pas facile à fixer.

Par contre quand il perçoit sa proie, il révèle qui il est : un redoutable prédateur. Tel le chat à l’affût, il est capable de ne pas bouger pendant des heures, attendant que sa proie tombe dans son piège. Il peut se montrer affable et caressant, faire les yeux doux avant d’obtenir ce qu’il convoite.Oeil de serpent, griffe de tigre, détente de singe.

Vous vous sentez des ressemblances ? Alors, continuons.

 

Bientôt, grâce à ce don, il combine, manipule, marie les opportunités et les projets en prenant plaisir à jouer avec les gens, les moyens et les fins ; il jongle avec toutes sortes d’objets concrets ou conceptuels et cherche tous les artifices pour s’affranchir des contraintes de l’espace, de la matière et du temps, pour mettre en contact les faits qu’il imagine.
Dans une transe immobile, silencieuse, rêveuse, quand il est à l’affût, il part soudain dans l’instantanéité, la nouveauté, le foisonnement, le mouvement, le changement. Il est alors un prodigieux et fulgurant vecteur d’échange, de traduction, d’induction et de transmission entre des univers aux langages et aux logiques différentes. “J’essaie toujours de faire ce que je ne sais pas faire, c’est ainsi que j’espère apprendre à le faire.” disait Pablo Picasso.


Madré et perspicace, infatigable quand il traque sa proie, le commerçant crée ou se nourrit du flux, du réseau, de l’échange de projets en interconnexion avec d’autres. Il utilise tous les moyens à sa disposition pour parvenir à ses fins. Insaisissable : « Je suis comme la goutte d’eau qui glisse entre les doigts pour rejoindre sa source dans le grand cycle de la nature » dit-il pour se définir avec un sourire malicieux.
Curieux, mobile, avide de l’autre, il attire à lui, capte l’attention et invite chacun à s’ouvrir, se découvrir et changer pour révéler de nouveaux développements et en tirer profit. S’il n’atteint pas son but, qu’importe, c’est l’occasion de tester de nouvelles opportunités. Léger, habile, mobile et presque indifférent à l’échec.

Il adore la foule, les foires et les salons. Tout ce qui grouille, qui bouge, qui foisonne de richesses de rencontres. Il déteste, affronte ou se moque de toutes les rigidités qui empêchent la vie, la rencontre, les échanges, tout ce qui touche à sa liberté. “Il n’est pas de bonnes blessures pour la liberté, elles sont toutes mortelles.” disait François Mitterrand, grand commerçant redoutable félin de la politique.

Ses sports favoris sont généralement des sports de manipulation, de vitesse, d’adresse et d’équilibre. Il aime partir, s’expatrier, changer d’environnement, se renouveler constamment, faire le tour du monde, apprendre les langues, se fondre dans la culture des autres. Il n’aime surtout pas se sentir enfermé, contraint, limité. Il a besoin de grands horizons où la ligne de fuite est l’échappée belle, idéale pour son intuition voyageur-traqueur.
Sa conception de la loyauté est très personnelle puisqu’être loyal c’est par définition accepter une certaine fixité, fonctionner dans la contrainte, dans un espace et un temps arrangés, convenus, il faut être dans le tempo des autres et cela n’est pas toujours acceptable. Comme le dit cet autre commerçant génial, Napoléon “la contrainte des sentiments devient vite une prison” et “la seule victoire en amour, c’est la fuite”.


Ceci-dit, il accepte les contraintes si elles sont suffisamment élastiques et dans la mesure où elles forment un cocon douillet où trouver refuge et se rétablir de ses aventures périlleuses. Il aime alors y retourner, s’y réfugier, surtout s’il peut vérifier qu’il peut les quitter de temps en temps, reprendre de la distance, avant d’y revenir. Il est toujours content de se refaire une santé dans le calme : après tout s’il part si loin c’est pour ramener le meilleur à la maison. Une laisse oui, mais une laisse très élastique.

Pour lui, la frontière entre le jour et la nuit est toujours floue, il peut vivre en décalé, en revanche, il s’endort où il veut. C’est lui l’inventeur des micro-siestes : il se requinque en moins de 20 minutes grâce à des siestes flashs.

Plus que pour les autres, le mot « interdit » l’attire comme un défi à relever. Il aime les règles dont il sait se servir pour les transgresser, il aime franchir à peu près toutes les lignes jaunes sans se faire attraper. Sans un partenaire, une structure ou une éducation qui le tiennent, ce goût pour la transgression permanente des limites peut faire sa perte. Le règne de Napoléon se fissure en Espagne, se désagrège en Russie avant de disparaître définitivement à Waterloo.

Le sachant, c’est aussi un expert pour attraper ceux qui enfreignent ces limites : il est difficile à berner. « On n’apprend pas au vieux singe à faire des grimaces. » C’est un suspicieux par nature puisqu’il prête aux autres ses propres jongleries. Vous lui dîtes la vérité, il en doute, et cherche pourquoi vous avez voulu lui dire la vérité. Vous lui dites un mensonge, il le sait, il le sent et porte la pointe là où cela fait mal, pour faire entendre la dissonance de vos contradictions.

Cela en fait le type idéal pour gérer des combinatoires de projets complexes, abstraites, dans des univers aux logiques mêlées. Il s’intéresse à l’étranger parce que l’étranger est pour lui et par définition celui qui a quelque chose à lui apprendre d’un autre monde. L’étranger l’attire parce qu’il va lui dire des choses auxquelles il ne s’attendait pas, des choses qui le sortent de l’habitude et de la routine qu’il déteste. 

Tous les métiers de commerce, d’échanges, de communication, de transformation, de recherches, de voyages et de transports lui conviennent parfaitement.

 

En cas de stress trop important, quand il est attaqué ou pour se défendre, la surprise et la ruse sont ses alliées : il contre-attaque comme l’éclair et ses coups sont redoutables car ils visent de préférence les moyens de comprendre et de voir de ses ennemis, un jet d’encre noire, un rideau de fumée, un leurre et c’est l’esquive, la fuite… puis la contre attaque. Il court, il feinte, fait le mort ou se transforme en courant d’air. En tactique de guerre, c’est l’as de la guérilla, l’as de la gestion de crise panique.

 

Comme lui vous adoptez des animaux symboles comme le renard, le singe, le chat ou le crocodile selon votre puissance. Quelques grands personnages commerçants : Marco Polo, Christophe Colomb, Mozart, Napoléon, Fouché, Rommel, Einstein, Picasso, Attali, Mitterrand,  Che Guevara, Gorbatchev

2. Sa fonction sociale

L’enfance

« On lui donnerait le bon Dieu sans confession » dit-on de lui dès son plus jeune âge tellement il semble se fondre dans la stratégie de son interlocuteur. C’est sa façon d’harmoniser son intelligence mimétique et de la vivre pleinement. Effectivement, petit, c’est un ange, un enfant facile et très sensible à son environnement. Il n’est pas naturellement doté de méchanceté et il a du mal à imaginer que les autres puissent en avoir. Pour voir la stratégie d’un méchant, il faudrait être extérieur à sa stratégie, la voir de loin avec un regard critique, ce n’est pas l’instinct premier de ce type de personnalité.

Il faut noter que dans un milieu délétère, pervers, névrosé, conflictuel, violent, il devient la cible facile des prédateurs. Il peut facilement se faire agresser puisqu’il colle à la stratégie de son agresseur. Il ne se sauve éventuellement que par son don mimétique, sa capacité à couper tous les liens pour partir “ailleurs”. Véritable caméléon, il s’approprie les apparences de son milieu dans lequel il se fond et disparaît, intérieurement, il coupe tous les ponts, ne donnant plus aucun signe de vie, le temps de laisser la menace disparaître. Il peut rester ainsi totalement absent, même en présence des autres, recroquevillé dans une solitude protectrice ou un décalage spatio-temporel qui le met hors du temps, hors du rythme des autres. Il peut trouver sa résilience dans des endroits protégés du monde, dans son imaginaire, dans le sport, le mysticisme perché, l’informatique addictive ou en dilution avec la nature. La compagnie des petits enfants, des plantes ou des animaux reste sa prédilection et son recours affectif.

 

Heureusement, dans la plupart des cas, tout va pour le mieux et sa jeunesse passée, il devient l’aide dévouée, compatissante, courageuse et active pour accueillir les gens, les regrouper et en prendre soin. Avec le temps, il se fait naturellement l’interface nécessaire entre tous les maillons de la chaîne, entre l’institution et l’individu, il est tour à tour estafette, explorateur, missionnaire, aide de camp, soignant, conseil, passeur ou main-forte. C’est une parole bienveillante que l’on écoute et une oreille à qui l’on se confie facilement, une main qui vous secourt et vous calme. Il crée ainsi par son mélange d’innocence et de naïveté qui reste étonnamment longtemps juvénile, par la qualité de son cœur, sa modestie et sa chaleur communicative, une ouverture, une transition, une translation, un glissement, un pas de côté, qui facilite prise de conscience et changement : avec lui, autochtones et étrangers, patrons et ouvriers, clients et fabricants, parents et enfants, hommes et animaux se parlent et peuvent vivre en bonne intelligence. Avec lui, sur le plan spirituel, le haut et le bas communiquent, sur le plan politique, la gauche et la droite trouvent des terrains d’entente. On peut dire que l’éclaireur est un pont entre les âmes.

 

L’éclaireur a ce don de passer inaperçu : il se fond complètement aux autres et à leur environnement, à leur écosystème et leurs stratégies, il en adopte les mœurs, les couleurs, les rites, les habitudes. Il peut ainsi partir dans des univers très différents sans se faire remarquer, sans soulever de résistance, il semble étranger nulle part. Ainsi le jeune et modeste jeune homme, René Caillié en 1828, au péril de sa vie, entre dans la ville interdite de Tombouctou déguisé en arabe en se faisant passer pour un enfant d’Alexandrie (Égypte) enlevé par les troupes de Bonaparte et désireux de revenir chez lui. C’était la première fois qu’un non-musulman entrait dans la ville interdite. Pourquoi peut-il obtenir la confiance de tous ? Parce que, au fond de son cœur, ami ou ennemi n’existent pas ou plutôt ne sont pas identifiés ou réduits à ce substantif. Il n’y a que des interlocuteurs, tout aussi dignes d’écoute, de partage ou d’entraide, quelles que soient leurs valeurs morales ou leurs positions sociales. Caméléon stratégique, il aide tout un chacun à accomplir sa mission, à se rétablir, à vivre. En plus, comme il est avant tout un facteur de lien et de rencontre, libre comme le vent, sans attache, sans recherche de pouvoir ou de territoire, il est capable d’agréger des stratégies parfois opposées.

La vocation

 

Sa capacité à capter les vibrations et les énergies lui permet d’intervenir dans des situations difficiles, rétablir des équilibres, diminuer les tensions, mettre en contact, porter les messages entre entités belligérantes. Sa philosophie semble être : il faut laisser le passé derrière soi si on veut avancer. Dans les ONG par exemple ou la relation à l’étranger et les contentieux du passé sont souvent le sujet, il est parfaitement à sa place. 

 

Ce qu’il peut faire à l’extérieur, il peut le faire à l’intérieur du corps. Il comprend beaucoup de choses sans passer par la parole. Il peut même avoir un don de guérisseur, de rebouteux comme on disait jadis, et aujourd’hui, s’épanouir dans tous les métiers qui s’occupent du corps. D’ailleurs, sa vocation s’épanouit souvent dans le milieu de la santé, les hôpitaux, les crèches et les zoo en particulier où il circule « chez lui ».

 

Dans une entreprise ou une institution, il est à l’aise dans les contacts sociaux – non pour régler les conflits, mais pour les éviter. Aucune rivalité n’est à craindre avec lui, au contraire, les éclaireurs adorent profiter de l’expérience des autres et le font sans aucune arrière-pensée. Deux vocations du même type cohabitent donc facilement sur le même territoire et peuvent servir des chefs différents et les faire communiquer. C’est la forme d’instinct la plus associative, mutualisante, au service des autres.

 

Sa force est sa faiblesse : il ne faut pas lui demander de trancher, de voir la faute et de la corriger, c’est rompre l’unité dont il rêve. Trancher c’est créer de la dualité et forcer à prendre parti, se révéler en tant qu’individu spécial, singulier, séparé, ayant sa forme, sa couleur et son identité propre. Ce n’est pas dans sa nature. Quand il prend une décision importante qui peut impacter d’autres personnes, quand il faut affronter un ennemi, ce n’est pas de sa propre autorité mais à la demande de sa hiérarchie, d’un expert, d’un spécialiste, selon une procédure, des règles, une contingence extérieure qui l’oblige ou par mandat précis de son organisation. Il est, reste et doit rester l’émissaire de l’autorité. La chance est souvent du côté de ce Forrest Gump. Cependant, il sait doubler sa bonne étoile de protections qu’il trouve d’instinct en de très fortes personnalités qui l’accompagnent dans la vie. Il est vital pour lui d’appartenir à une obédience qui le protège.

Tous les métiers ou l’interopérabilité des rôles nécessite des agents de liaison et d’exécution courageux et désintéressés ; les métiers d’aide à la personne, d’accueil, d’écoute et d’accompagnement lui conviennent notamment dans la santé, le tourisme, le secours et le dépannage ; son dévouement, sa générosité et sa flexibilité y feront merveille.

3. Sa production, son œuvre

La jeunesse

Vous avez l’intuition identitaire dite du « pédagogue »

Le premier mot qui vient pour ce profil identitaire c’est : bon élève. Pourquoi ? Dès sa prime jeunesse, l’entraîneur a la capacité de comprendre et d’intégrer tous les modèles qu’on lui propose sans jugement critique pour en essayer la pratique, d’en faire l’expérience et tester si cela lui convient. Cela rend sa jeunesse plus facile que pour d’autres pourvu que le milieu lui propose de bons modèles. De toute façon, comme il a le pouvoir d’en changer après les avoir essayés, il ne faut jamais désespérer pour l’avenir de cet enfant qui pourra toujours en adopter d’autres à n’importe quel âge. Cela fait partie de son parcours nécessaire.

Cette phase éducative est facile pour lui et pour ses éducateurs et ceci d’autant plus que familialement, il va se mettre en mimétisme “d’adoption” avec l’autorité – qu’elle soit maternelle, paternelle ou scolaire et que dès la puberté ce mimétisme d’adoption va s’exacerber, protégeant ainsi son adolescence d’expériences dangereuses.

Le danger est plutôt la psychologisation affective et la dépendance sous-terraine avec cette autorité qui peut lui donner une fausse sécurité fondée sur des stratégies non conscientes et le pousser vers des mondes idéalisés merveilleux qui n’existeront que dans sa tête.

Alors, sûr de lui mais pour de mauvaises raisons, il peut devenir un véritable petit chef de bande, centré sur sa personne et son mode de fonctionnement, capricieux, irritable et parfois ayant des accès tantôt  “parano”, tantôt étrangement soumis vis-à-vis de ceux qui gagnent sa confiance. Il passe alors facilement de l’excitation enfantine à la déprime la plus romantique.

Dans tout ce qu’il entreprend, ce qui frappe c’est sa capacité de concentration, d’application dans la mise en pratique et de mémorisation exercées systématiquement sur toutes ses expériences. S’il choisit l’école comme terrain de jeux, sa réussite scolaire est assurée. Il adopte le modèle prof et en tire autant de copies qu’il le faut pour obtenir les résultats voulus. Il peut exercer alors son aura sur les élèves et devenir délégué de classe s’intégrant ainsi parfaitement au système.

S’il choisit le modèle “école buissonnière », le modèle sportif ou autre, il construira alors son monde ailleurs avec la même ténacité qu’il faudra avoir le courage de soutenir ou de remplacer.

 

La vocation

Ses capacités de modélisation étant considérables, ce profil a une force de résilience particulièrement élevée et ses réussites comme ses échecs deviennent son trésor le plus considérable. Celui qui l’incarne peut ainsi enrichir son autorité de pédagogue, de leader associatif, et surtout d’expert dans son domaine.

Il montre et démontre méthodiquement comment suivre les lois et les règles de son métier; il tend ainsi à professionnaliser chacun en s’impliquant dans la relation; il stimule la conscience professionnelle, corrige les erreurs, valorise les bons élèves. Il cherche à les faire coopérer dans un bon climat; il stimule, inspire et canalise les volontés au service de la « cause » qu’il défend. C’est un bon entraîneur : démonstratif et affirmatif, il encourage, coach chacun de ses hommes et se bat avec eux, au coude à coude, sur le terrain, en adoptant un rythme rapide et décontracté.

Il craint seulement l’indifférence et les indifférents qui le laissent démuni et pantois. Expliquer, manier les mots, la conviction, l’exemple, tout ça il sait le faire mais voir et tirer les conclusions nécessaires vis à vis de quelqu’un qui, dans le fond, s’en fout, ça il ne sait pas faire du tout ! Il se bat avant tout pour que les autres avancent. Avec lui, pas de problème sot de rivalité : tout doit se faire au mérite et à égalité de chance. Le pédagogue adore le travail d’équipe.

En entreprise, ou dans une institution organisée, pour progresser, il devrait rendre compte davantage de ses initiatives et avec plus de transparence mais bizarrement il n’aime pas ce type de contrainte et se trouve mal à l’aise dans la gestion de ces « détails hiérarchiques », il le fait avec des trous dans la raquette, de manière scolaire, trop scolaire parce que paradoxalement il a un fort besoin d’être reconnu et adoubé par son autorité de tutelle ; son dilemme est qu’il lui faut espace et liberté pour bouger, rencontrer, vivre de nombreuses expériences avec les uns et les autres au même temps qu’il lui faut une autorité de référence incontestable… qui ne le bride pas ! Compliqué. Voilà ce qu’en dit Pierre Curie, prix Nobel de Chimie avec sa femme Marie : “Nous sommes tous esclaves de nos affections, esclaves des préjugés de ceux que nous aimons”. 

C’est grâce à l’insistance de Pierre près de la fondation Nobel que Marie partage avec lui le prix Nobel de physique en 1903. Les femmes n’avaient pas droit aux honneurs scientifiques.

Tous les métiers à “modèles intégrés” pour exécution ou retransmission vont lui réussir. Il aura le choix entre l’informatique, les sciences, la gestion, le droit, l’administration, le professorat mais aussi le sport, la musique et tous les arts où l’entraînement, la concentration, la répétition et la mémorisation jouent un rôle important.

4. Ses atouts pour réussir

La créativité dite du « gestionnaire » va se déployer dans la recherche permanente des meilleurs moyens pour arriver à des fins clairement définies à l’avance, donc pour servir des désirs bien formalisés.

Le Gestionnaire ne cherche pas à changer les objectifs qui sont la base stable de sa créativité, la base rationnelle et visible, palpable, concrète de sa créativité. On peut même dire que pour lui, changer ses objectifs est une source de panique. Il faut bien comprendre son processus et le respecter tant qu’on le peut ou bien lui expliquer et prendre son temps pour qu’il digère ce type de changement. “Soit clair avec ce que tu veux, par pitié, et tiens toi-z-y !” Il faut être clair avec ses désirs quand on à affaire à ce type créativité. Alors, une fois les objectifs fixés, on s’y tient ! Le Gestionnaire ouvre alors toutes les vannes de son imagination, trouve les moyens, les pondère, les mixe, les agence pour servir ses objectifs au mieux ; que ce soit par des calculs de pondération, des statistiques comparatives, des évaluations visuelles, peu importe ! 

 

Le Gestionnaire devient habile dans l’utilisation de moyens de plus en plus perfectionnés et devient vite indispensable dans l’économie d’une organisation. On lui attribue un peu trop, la qualité de tenir plus que les autres, ses objectifs. C’est exagéré, comme il n’en change pas facilement, l’énergie qu’il y consacre est supérieure à la moyenne et plus concentrée, alors, forcément cela donne de meilleurs résultats sous un certain angle de vue limité mais cela peut être au détriment d’autres alternatives qu’il aurait peut-être fallu prendre. Le Gestionnaire joue ce rôle de stabilisateur dans une organisation et donne souvent l’impression qu’il en forme le squelette. Le constatant, il peut finir par croire qu’il en est la substantifique moelle et que les autres formes de créativité sont inférieures à la sienne, en tous cas, sont dépendantes de la sienne.

 

L’avantage du Gestionnaire, c’est de voir l’avenir dans une continuité de buts et d’objectifs. Ses lignes sont tracées au cordeau, il suffit de réunir les moyens, de faire les calculs nécessaires et tout se réalisera comme prévu. C’est parfois le cas, pour le Gestionnaire, mais c’est souvent au détriment de tous les univers de possibilités, de désirs, de rencontres, qu’il a tendance à ne pas prendre en compte, voire à écarter. La vie n’est pas ce long fleuve tranquille auquel il voudrait croire parce que c’est bien connu, Dieu joue parfois au dé !

 

Un Gestionnaire est toujours un facteur de tempérance dans un groupe. Son expertise permet d’avancer en vérifiant et en améliorant chaque élément de la construction. C’est l’homme de l’analyse rationnelle de la cohérence des moyens, de la vérification, de la prévision, de la simulation, de la pondération, de la confrontation critique des hypothèses aux faits. Pour ce faire, il aime utiliser tout dispositif de raisonnement logique ou de simulation des solutions qu’il imagine en faisant varier les paramètres du système. Il est à l’aise dans la préparation soigneuse et méticuleuse de l’action à travers des processus qui se marient parfaitement avec la vague du numérique et de l’intelligence artificielle. Il est à l’aise dans les métiers de vérification, de méthodes et d’analyse. Pas créatif en termes de composition ex nihilo de nouvelles formes, c’est un interprète imaginatif capable de mettre en valeur et de développer en finesse toutes idées qui lui permettent d’atteindre ses cibles et réaliser ses projets dans des conditions stables et économiquement prévisibles.

 

Le Gestionnaire est mal à l’aise dans le changement global où il faut réinventer le monde mais est à l’aise dans le changement local ou partiel où il faut réinterpréter, expérimenter et mettre en forme progressivement ; il cherche à rendre les organisations prévisibles et efficientes points par points, strates par strates, fonction par fonction, missions par missions, ce qui les rend compréhensibles et interopérables pour les acteurs internes et répond aux besoins de rationaliser des financiers et des actionnaires.

 

On peut imaginer facilement le Gestionnaire dans la vie quotidienne : des buts simples auxquels il se tient, un cadre stabilisé de désirs communs non contingents, un langage et des tenues convenues, une vie ordonnée. Plus que tout autre, il a besoin d’une niche de sécurité absolue quand il est enfant, à cette condition, il a la capacité de suivre des études où les mathématiques, la raison, la logique et l’imagination jouent un rôle important. Soyons certains alors qu’il disposera des outils nécessaires à sa réussite.

5. Son mode opératoire

Cette intuition est celle dite du « découvreur ». C’est l’homme de l’émergence, de la perception « fine » du détail, de l’écoute à la fois libre et pénétrante de tout ce qui peut engendrer une forme, indiquer un sens, préfigurer un comportement, structurer l’action immédiatement utile. Sensible aux interactions nouvelles des faits, il construit « sa réalité » avec son ressenti à partir de « signaux faibles », de « bruits de fond » issus du milieu. Intuition des arrières plans, perspicacité, sagacité, sont alimentés par une écoute active à la recherche du « schéma fractal » qui lui donnera le tout. Il part de zéro, sonde le chaos qu’il ne craint pas. Il commence par s’offrir comme une page blanche, attentif à tout et à rien, jusqu’à ce qu’une méta-structure significative lui apparaisse organisant les faits : il s’y accroche avec force et par flash, à la vitesse de la lumière, construit son action dessus, au jugé. Il est déroutant parce qu’il arrive à la solution des problèmes sans suivre de chemin visible. Il a le chic pour trouver le « moule » qui forme et engendre un comportement, un objet, une action.

Son contact avec la réalité dépend beaucoup de son état intérieur, lui-même très sensible aux conditions externes, aux ambiances. Il peut passer du médiocre à l’exceptionnel, du très global et très large au très étroit, comme sa mémoire, très fluctuante, qui le gêne parce qu’à éclipse. Il peut être très pertinent ou chaotique et imprévisible ce qui peut le faire taxer d’immaturité. Il doit chercher les endroits calmes et protégés pour se concentrer. Les environnements « chargés » lui sont particulièrement contre-indiqués. Le « déjà vu » ou « déjà entendu », la récurrence, la redondance, l’ennuient profondément.

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"La simplicité est la sophistication ultime."

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